vendredi 26 mars 2010

La sorcellerie en Ecosse - Introduction

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Image tirée du pamphlet Newes From Scotland

Il y a beaucoup à dire sur la sorcellerie en Écosse, ce pourquoi je commencerais par un genre de petite introduction.

Du temps ou le Parlement Écossais était souverain, il prit une loi en 1563 qui décréta la sorcellerie comme un délit capital. Au XVIème et XVIIème siècle, trois aspects de la sorcellerie en faisait un crime :
-          Le fait d’être allié avec le diable.
-          Le fait de faire du mal aux gens en leur lançant des maléfices.
-          Le fait d’avoir des pouvoirs surnaturels.

Beaucoup de textes furent écrit sur le sujet à cette époque mais il convient d’en retenir un – Newes From Scotland – qui sorti en 1591. Il relatait le procès de sept personnes accusées d’avoir ensorcelé le Roi d’Écosse James VI (ce dernier écrivit lui-même un texte sur le sujet appelé Daemonologie, publié en 1597).

La croyance comme quoi la majorité des individus pratiquant la sorcellerie était des femmes est vrai. En effet, en 1597, James VI estimait que la population de sorciers était seulement de 4,8%. En fait, selon les enquêtes qui ont été faites (notamment celle de l’Université d’Edimbourg qui ferra l’objet d’un article détaillé), il y en avait plus que ça car les chiffres disent qu’il y avait 14% d’hommes pour 86% de femmes. Bien que minoritaires, les sorciers étaient quand même nombreux. L’exemple si après parle d’ailleurs d’un sorcier.



La grosse majorité de ce qui écrit dans Newes From Scotland est vrai. Le texte parle par exemple d’un certain John Fian, professeur de son état, qui fut torturé de façon abominable car soupçonné d’être un sorcier satanique. On lui arracha les ongles des pieds et les exposa dans tous les environs afin surement, de servir d’exemple. Ses jambes quant à elles furent placées dans un tube creux, puis l’on coinça des morceaux de bois entre ces jambes et l’intérieur du tube afin que cela lui appui dessus. Cela eu pour conséquence de les lui briser. On appelait ce genre de torture le « bootikins » qui est un diminutif du mot « boot », lui-même signifiant « chaussure ».

Au XVIème et au XVIIème siècle, ont pensait que la sorcellerie en Écosse n’était que des notions théologiques et elle était considérée comme une sorte d’antichristianisme. On croyait que le diable apparaissait aux sorcières sous la forme d’un homme et les gens pensaient que l’on devenait une sorcière en passant un pacte avec lui – pacte qui consistait à renoncer au christianisme. Elles devenaient alors à leurs yeux, des servantes du diable et des ennemies du Christ. On entrait donc dans la sorcellerie par un acte délibéré, au même titre que les pouvoirs diaboliques qu’elles étaient censées utiliser pour faire du mal aux gens. On croyait aussi que les sorcières se retrouvaient à des réunions que le diable en personne présidait.

De nos jours, beaucoup de personne pensent que le point commun entre les procès pour sorcellerie qui eurent lieu à cette époque est qu’ils étaient tous menés de façon injuste et que les méthodes qui leurs servaient de preuves étaient toutes aussi irrationnelles. Même les innocents pouvaient se retrouver coupables car sous la torture, ils pouvaient malheureusement avouer n’importe quoi. S’en suivait leur exécution. En réalité, bien qu’il y ait du vrai, les procès pour sorcellerie en Ecosse étaient beaucoup plus complexes que cela.

Le livre de See Larner, Lee et McLachlan révèle quelques statistiques sur les procès qui eurent lieu pour sorcellerie entre 1560 et 1730 :
-          54% furent exécutées.
-          5% reçurent une peine non capitale.
-          27% furent acquittées.
-          14% eurent un sort non prévu (ex : le suspect mourrait dans sa cellule, s’enfuyait…).

Par ailleurs l’on estime à 3212 le nombre de personnes accusées de sorcellerie en Écosse entre 1563 et 1736 mais toutes ne furent pas jugées et encore moins condamnées. Nous pouvons donc conclure de ces chiffres que toutes les personnes suspectées de sorcellerie ne finissaient pas sur un bucher.

La loi sur la sorcellerie de 1563 disait qu’était coupable de sorcellerie les personnes qui l’utilisait stricto sensu, qui était capable de le faire, et même celles qui ne faisait que consulter des sorcières. Nous pouvons en déduire que dans toutes les personnes accusées de sorcellerie, certaines n’en était même pas car il suffisait de croire ou de faire croire que l’on était capable de jeter un sort pour être accusé.

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