-
Berkshire
Lady Hoby
En 1538, les moines de Bisham furent expulsés de force de leur abbaye situé sur les bords de la Tamise mais ne partirent pas sans faire d’histoire. Les hommes de main d’Henry VIII qui s’occupèrent de l’expulsion durent en effet faire face aux cris et aux coups de l’Abbé qui ne pouvait pas supporter de voir son abbaye aux mains d’un laïc. Alors qu’il fut trainé de force à la charrette qui attendait pour l’emmener, il se retourna et jura qu’aucune famille ne vivrait plus jamais ici. Il ajouta que la propriété ne sera jamais l’héritage de quelqu’un sans que ses fils soient touchés par la malchance.
En effet, la malchance toucha les fils des propriétaires qui se succédèrent à Bisham : les Vansittarts et les Hoby avec la mort de leur petit garçon William. Ce dernier était le plus jeune fils de Sir Thomas et Lady Elizabeth Hoby et comme tous ses frères et sœurs, il fut emmené à Bisham Abbey par sa mère – son père étant mort quand il était petit. Lady Hoby était une amie personnelle de la Reine Elizabeth Ier et était une personne très fière et très ambitieuse. A ce titre elle aspirait à ce que ses propres enfants reçoivent la même éducation qu’elle-même avait reçue et elle leur faisait elle-même la classe leur apprenant certaines choses très compliquées pour des enfants comme le grec ou encore le latin. Mais le pauvre William n’était pas aussi brillant que sa mère l’espérait. Il n’était d’ailleurs pour elle qu’un fainéant bon à rien.
Une cabane d’été fut construite pour les enfants à coté de la rivière et beaucoup de leurs cours s’y déroulaient les jours de soleil. Les villageois d’en face étaient capables de voir les enfants travailler pendant que Lady Hoby circulait entre les rangs pour vérifier si ils faisaient leurs devoirs correctement. On raconte qu’un jour, Lady Hoby frappa le petit William sur la tête avec sa règle, et ce tellement fort qu’il s’écroula sur le sol du sang coulant de ses yeux, nez et bouche.
Un autre jour alors qu’il faisait trop froid pour faire la classe dehors, Elizabeth Hoby donna le cours dans un tour de l’abbaye. Alors que les enfants les plus jeunes furent autorisés à aller jouer après leurs devoirs, William qui était un peu lent que les autres due y rester pour finir. Déjà qu’Elizabeth était énervée par la lenteur de son fils, celui-ci pressa trop fort sa plume sur sa feuille et y fit une énorme tache. Ce fut la goutte d’eau pour Lady Hoby qui reprit sa règle et frappa sur la tête de William jusqu'à ce qu’il tombe de douleur sur le sol. Mais cela ne l’arrêta pas et elle frappa de plus belle. Elle le remonta ensuite sur sa chaise et lui annonça qu’il avait intérêt à réécrire toute la leçon d’aujourd’hui parfaitement sinon il savait ce qu’il attendrait. Puis elle s’en alla en l’enfermant dans la pièce.
Pendant qu’il réécrivait son devoir, Elizabeth monta en selle puis alla se balader dans les bois de Bisham. Elle rata à cette occasion un messager qui venait de la part de la Reine – cette dernière lui ayant remis un courrier mais comme il était écrit que c’était urgent, un page rattrapa Elizabeth pour lui annoncer la nouvelle : elle était appelée à la Cours de la Reine. Lady Hoby partit sans délai gouter aux joies de la vie à la Cours : les banquets, les bals, la flatterie, les jeunes hommes etc… Elle y resta quelques jours avant de retourner à Bisham où elle fut accueillit par tous les enfants sauf William mais elle pensait qu’il était resté dans sa chambre pour bouder. Quand elle demanda à voir son fils, les servants lui répondirent qu’ils pensaient qu’il était avec elle. Choquée, elle regrimpa sur son cheval et galopa jusqu’à la tour de l’abbaye mais il était trop tard, le pauvre petit William était déjà mort.
Lady Hoby fit prise de remords pour ses actes égoïstes et se dit que si elle n’avait pas été si stricte et exigeante, son fils serait encore en vie. Elle passa le reste de sa vie inconsolable. Peu après sa mort en 1609, son fantôme fut aperçu arpentant la maison, essayant de laver le sang qu’elle à sur les mains mais en vain. Elle apparaitrait tout particulièrement dans la Tour au moment du couronnement – époque où elle se sentait particulièrement coupable de la mort de son fils.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.