lundi 12 mars 2012

Les diseurs de bonne aventure au 18ème siècle - Angleterre


Londres

Les superstitions n'avaient plus vraiment la cote au 18ème siècle. Mais ce qui est étrange c'est que dans le même temps, les bourgeois se tournèrent de plus en plus vers les diseurs de bonnes-aventures et la sorcellerie. Il n'est pas facile de trouver des preuves concernant ces croyances un peu occultes mais si l'on se plonge dans les archives de la Old Baileys entre 1729 et 1834, on retrouve des cas toujours plus nombreux de diseurs de bonne aventure accusés de vol ou d'escroquerie. Ces derniers mettent en avant les aspects de la vie de tous les jours et les croyances des habitants de Londres à cette époque.

Il est intéressant de noter que dans chaque cas répertoriés, les diseurs de bonne aventure mise en cause agissaient de la même manière que les escrocs de nos jours : ils parlaient rapidement et avec un jeu de main spécial destiné à embrouiller leur victime. En dehors de  la simple divination de l'avenir du client en échange de quelques piécettes, l'un des tours les plus populaires était le suivant : l'escroc demandait à sa victime de lui apporter quelques une de ses affaires ayant de la valeur, des vêtements ainsi qu'un peu d'argent. Il s'en allait ensuite avec en justifiant qu'il avait besoin de les cacher pour pouvoir trouver l'emplacement d'un trésor enfouit ; ou pour les utiliser dans un rite occulte destiné à faire gagner beaucoup d'argent ou simplement prédire l'avenir. Dans tous les cas le clairvoyant promettait de ramener les affaires dans quelques jours mais évidemment, la pauvre victime ne les revoyait jamais.


Une autre méthode très répandue pour la divination était celle de la Bible et de la Clef (Bible and Key) qui avait pour objet de prédire l'avenir ou d'aider à résoudre des situations ou des questions difficiles. Le but étant de répondre à une question, cette méthode pouvait être utilisé pour toute sorte de problème mais on l'utilisait surtout pour questions relatives à l'amour ou pour retrouver quelque chose de perdu. La méthode de base était simple mais pouvait varier en fonction des personnes qui la pratiquait : une grande clef – généralement celle de la maison de client – était placée sur un passage particulier d'une bible. Cette dernière était ensuite solidement attachée et les deux cotés de la clef (ou les deux bouts de la bible) étaient tenu par deux personnes. Une formule était prononcée, généralement choisie en fonction du passage de la bible et la question était posée de cette manière : " qui a volé ma broche?, est-ce A, D ou L". La bible était censée bouger et trembler lors de la prononciation du nom du larcin. Il semble que le passage choisit ainsi que la formule récitée n'avait pas vraiment d'importance. Cependant, certains passages étaient plus utilisés en fonction des problèmes à éclaircir. Ainsi pour toutes les questions relatives au vol on se referait au chapitre 4, versé 4 de l'histoire de Ruth qui contient la phrase "si tu veux exercer ton droit de rachat, rachète" et au versé 18 du psaume 50 qui contient la phrase "si tu vois un voleur". Pour les divinations relatives à l'amour on utilisait le Chant de Salomon 8, 6-7 qui contient la phrase "place-moi comme un sceau sur ton cœur" ou le chapitre 1, versé 16 de l'histoire de Ruth qui dit "où tu iras, j'irai".

Les premières traces connues de cette pratique remonte à 1303. Elle fut très utilisé pendant l'Ère Victorienne avant de s'éteindre complètement au début du vingtième siècle.

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