Lancastre
- L’histoire :
Le procès des sorcières de Pendle est certainement l’un des plus connu du 17ème siècle et leur histoire est l’une des plus sombres concernant les emprisonnements et les exécutions qui ont lieu dans le Château de Lancastre. Sur les douze personnes qui furent accusées de sorcellerie, une mourut alors qu’elle était en détention. Les autres furent, pour la plus grosse majorité, jugées à Lancastre (une seule fut jugée dans le York). Sur tout le groupe, seulement une fut reconnue non coupable.
Ce fut un procès peu commun et il fut relaté dans une publication officielle nommée The Wonderfull Discoverie of Witches in The Countie of Lancaster, par le greffier de la Cour : Thomas Potts. Au regard des trois siècles où des procès pour sorcellerie eurent lieu en Angleterre, et des cinq cents exécutions pour ce crime, cette série de procès de 1612 représentent 2% du total des sorcières exécutées.
Redferne et Chattox. Source : The Lancaster Witches de Ainsworth
Il est important de bien comprendre les origines de l’histoire qui ont menées au procès. Six des onze sorcières venaient de familles rivales : la famille Demdike et la famille Chattox. Ces deux familles avaient chacune à leur tête, des vieilles et pauvres veuves : Elizabeth Southerns mieux connu sous le nom d’Old Demdike (Vieille Demdike) et Anne Whittle bien nommée Mother Chattox (Mère Chattox). La première avait la réputation d’être une sorcière depuis une cinquantaine d’années et à l’époque cela n’avait rien de choquant car les villageois savaient qu’il existait dans le village, des gens capables de médecine avec la magie et les herbes. A cette époque, la sorcellerie était certes crainte, mais fascinait aussi la population. Le Roi James 1er par exemple, s’y intéressa bien avant d’être couronné et écrivit même un livre sur le sujet, Daemonologie. La position du Roi sur le sujet fut imposée à la population par la loi et au début de l’année 1612, les tribunaux eurent pour obligation de lister toutes les personnes qui refusaient d’aller à l’Eglise. A l’époque il s’agissait d’un crime.
L’histoire commence par une altercation entre l’une des accusées, Alizon Device, est un habitant de Pendle, John Law. Alizon qui faisait la mendicité sur une route menant à Trawden Forest, croisa John et lui demanda quelques épingles. Alors qu’il refusa, Alizon le maudit. Quelque temps plus tard, John fut victime d’une attaque et accusa Alizon et ses pouvoirs d’être responsable de sa maladie. C’est lors de son procès, qu’Alizon avoua qu’elle avait demandé au Diable d’affaiblir sa victime, et c’est ensuite sous la torture qu’elle accusa sa grand-mère Old Demdike et les membres de la famille Chattox de sorcellerie. Cette dernière accusation aurait été une revanche de sa part car une rivalité existait depuis longtemps entre les deux familles. On ignore la cause exacte de cette rivalité mais elle aurait pu commencer après le cambriolage par un membre de la famille Chattox, de la demeure des Demdike. Il aurait volé pour 1£ de l’époque soit 100£ actuelle. En plus de cela, le père d’Alizon accusa la famille Chattox de l’avoir rendu malade ce qui le conduisit à la mort.
La mort de quatre autres villageois qui arriva quelques années avant le procès fut aussi mise sur le compte de la sorcellerie pratiquée par la famille Chattox. Un membre de la famille Demdike avoua qu’Alizon avait aussi maudit un enfant des environs. Elizabeth quant à elle, et bien que moi loquasse sur les accusations, confessa que sa mère avait une marque sur le corps, marque qui aurait été laissé par le Diable alors qu’il suçait son sang. Cela l’aurait rendu folle. Après être passées sous la torture, les deux vieilles veuves avouèrent avoir vendue leurs âmes et Anne (une Chattox) fut accusée d’avoir créé des figures en argile. C’est après avoir entendu toutes ces confessions que le juge enferma les deux veuves, Alizon et Anne en attente d’un procès.
Cela aurait pu s’arrêter là si le frère d’Alizon n’avait pas volé le mouton d’un voisin. En effet, ce larcin obligea le juge à faire une enquête qui déboucha sur l’arrestation de huit personnes de plus. Elles passèrent toutes par la torture avant d’être jugées.
Les procès eurent lieu à Lancastre entre le 17 et le 19 Aout 1912. Old Demdike ne fut jamais jugée : le donjon sombre froid et humide eut raison d’elle. Certaines des sorcières comme Alizon étaient convaincue de leur culpabilité. Cette dernière fut par exemple confrontée à sa victime et quand John Law entra dans la pièce, le rapport du greffier raconte qu’Alizon tomba à genoux et éclata en sanglots. D’autres clamèrent leur innocence jusqu’à la fin.
Il faut aussi savoir que lors des procès de sorcières, les règles normalement applicables pour les preuves étaient suspendues. Ainsi, Jennet Device alors âgée de neuf ans fut entendue comme témoin – chose qui n’aurait pu être possible dans un procès normal sous le système du Roi James. Malgré son jeune âge, elle fut elle aussi reconnue coupable et fut pendue.
Une exécution publique de sorcière. Source : A New History of Witchcraft de Brooks et Alexander
- Le procès aux Assises de York du 27 Juillet 1612 :
C’est Jennet Preston qui fut jugée à York car elle vivait là-bas. On l’accusait d’avoir assassiné un certain Thomas Lister par sorcellerie – crime pour lequel elle plaida non coupable. Malgré son jeune âge ce n’était pas son premier procès car elle avait déjà été jugé pour le meurtre d’un enfant par sorcellerie mais elle avait été reconnue non coupable. Pour le meurtre de Lister, la seule preuve que l’on avait contre elle était une incantation qu’elle récita en touchant son cadavre. Elle fut reconnue coupable et pendue.
- Le procès aux Assises de Lancastre du 18 et 19 Aout 1612 :
Tous les autres accusés vivaient à Lancastre et ont donc logiquement été jugés là-bas. Jennet Device servit de témoin pour ce procès avant d’être pendue.
Anne Whittle (une Chattox) fut accusée du meurtre de Robert Nutter : elle plaida non coupable mais les preuves l’accablaient, notamment le témoignage d’un ami de la famille qui vivait avec eux il y a une vingtaine d’année. Il raconta que Nutter avait accusé Whittle d’avoir rendu sa bière aigre et que de manière générale, la population la considérait comme étant une sorcière. Elle finit par reconnaitre sa culpabilité puis appela Dieu pour qu’il l’a pardonne et pria les juges d’être charitable avec sa sœur, Anne Redferne.
Elizabeth Device fut chargée pour les meurtres de plusieurs personnes dont certains commis avec Alice Nutter et Demdike. La jeune Jennet servit de témoin contre sa mère. Quand elle commença à l’accabler, sa mère du être évacuée de la pièce tellement elle criait et maudissait sa fille. Jennet s’installa à une table et raconta qu’elle pensait que sa mère était une sorcière depuis trois ou quatre ans. Elle raconta aussi que sa mère avait un génie familier qui prenait la forme d’un chien marron du nom de Ball. Elle raconta aussi qu’elle avait était témoin d’une discussion entre sa mère et Ball dans laquelle elle lui demandait son avis à propos de différents meurtres. James Device – le fils d’Elizabeth – accabla aussi sa mère et raconta qu’il avait vu sa mère fabriquer des petites figures en argile à l’effigie de ses victimes. Elle fut reconnu coupable.
James Device plaida non coupable mais il s’était confessé peu auparavant sur ce qu’il avait déjà fait. Ajouté au témoignage de sa sœur contre lui comme quoi elle l’avait vu demandé à un chien noir de l’aider à tuer une des victimes, cela suffit au jury pour le déclarer coupable.
Le jour suivant Anne Redferne fut jugée pour le meurtre du père de Robert Nutter. Elle plaida non coupable. Elle était accusée d’avoir fabriqué des figures en argile à l’effigie de la famille Nutter. Des témoins furent appelés pour certifier qu’Anne était une « sorcière plus dangereuse que sa mère ». Elle clama son innocence jusqu’au bout et ne donna aucune preuve ni aucun témoignage contre les autres membres de groupe mais fut quand même reconnue coupable.
Alice Nutter fut accusée du meurtre d’Henry Mitton pour lequel elle plaida aussi non coupable. Avec l’aide de Demdike et d’Elizabeth Device, elle aurait provoqué la mort de ce dernier par sorcellerie après qu’il ait refusé de leur donner un penny. La seule preuve que l’on disposait contre elle était un témoignage qu’il l’accusait d’avoir parlé du meurtre en question. Elle fut reconnue coupable.
- Conclusion :
Il semble que ces procès soient dus à des circonstances exceptionnelles. En effet, le nombre de procès pour sorcellerie à Lancastre est plus important que dans les autres villes ayant le même niveau de pauvreté. L’argent qui pouvait être récolté en clamant être capable de sorcellerie au 17ème siècle à certainement fait entrer les deux familles dans une rivalité croissante pour savoir qui était la plus puissante. De plus, les allégations faites durant le procès provenaient pour la grosse majorité des accusations des membres des deux familles.
et bah dis donc je n aurai pas aimee etre une femme a cette epoque la
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